24 mai 2017

Lire ou mourir : La petite reine de Bahia

J'avais très envie de lire de la littérature Sud Américaine et je dois dire qu'avec ce livre, j'ai été comblée. Je remercie les éditions Denoel pour m'avoir permis cette belle découverte. La petite Reine de Bahia est un livre dur, certes, mais il nous apprend beaucoup sur l'amour, l'entraide et la vie. Je l'ai lu très rapidement malgré certains passages difficiles et douloureux.

La petite reine de Bahia retrace l'histoire de Maria Aparecida, un nom assez long, pour une fille si jeune et fragile. Après la mort de sa mère, elle déménage à Bahia avec son père et son petit frère. Son père n'ayant jamais accepté la mort de sa femme et rendant sa fille responsable, devient alcoolique et violent. La jeune fille, après avoir perdu son petit frère dans les rues de Bahia, décide de s'enfuir et de ne plus revenir. C'est comme cela qu'elle fait la connaissance de Betinho, un jeune garçon homosexuel, qui l'a prend sous son aile et l'emmène dans son "paradis", un ancien cinéma désafecté où il vit avec sa bande de copains. Ce cinéma désafecté est en quelque sorte la propriété d'un capitaine de police, appelé "Capitaine Gay", qui leur permet de vivre ici en échange de relations sexuelles. Il exige que Maria Aparecida se prostitue si elle souhaite rester vivre avec eux, ce que Betinho refuse. Il s'enfuit tous les deux pour ne plus revenir. Malgré la dureté de la vie, ils vont parfois être amené à se séparer mais se retrouveront toujours à un moment donné. C'est leur histoire que Alejandro Reyes nous raconte.

Le narrateur de l'histoire est Betinho. Je ne m'y attendais pas. Rien ne le laissait présumé sur la quatrième de couverture, mais j'ai trouvé que c'était une bonne surprise. Ce jeune garçon est complétement paumé. On sent qu'il se cherche et que la vie ne lui fait pas de cadeaux. J'ai trouvé cela vraiment intéressant d'avoir son point de vue et de découvrir ce qu'il pense de Maria Aparecida. Son jugement évolue mais il reste toujours positif à son égard même lorsqu'elle dépasse les bornes. Grâce à cette narration originale, l'histoire se lit relativement vite. On a hâte de savoir ce qui va se passer et si ils vont enfin avoir le droit au bonheur.

J'ai également beaucoup apprécié avoir un regard aussi réaliste de la vie à Bahia. La pauvreté, la drogue, la prostitution et la violence font partie du quotidien des habitants de Bahia. Certains passages sont assez durs et difficiles à lire, par exemple, le passage de la maison close ou autre. Les jeunes adolescents sont pris pour de la marchandise. Je me suis souvent fait la réflexion qu'un bon nombre d'entre eux n'était pas considéré comme des humains et je trouve cela vraiment affreux. Ils sont livrés à eux mêmes. Maria Aparecida en est l'exemple même. La mort de sa mère a déchiré sa famille : son père est devenu un homme atroce, la pauvreté a été difficile à supporter. Lorsque son petit frère s'est perdu, elle n'a plus eu de famille à qui se raccrocher. Un seul mot d'ordre : survivre.
La petite reine de Bahia est un livre émouvant, parfois difficile, mais reste néanmoins un livre où la réalité est dévoilée entièrement. Je vous recommande vivement ce livre qui permet de se rendre compte de la misère dans laquelle les habitants de Bahia vivent.

La petite reine de Bahia,
de Alejandro Reyes,
éditions Denoel,

Sybille

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