23 janv. 2019

Critiques sur Babelio


Jodyane. Un livre choisit par hasard et quelle livre ! Un roman écrit d'après une histoire vraie qui rend le livre du coup encore plus poignant. Des enfants qui vivent dans les favelas et pour suivivre vont connaître , la violence, la prostitution les vols. Ce monde où se côtoient des homosexuels, des prostituées, des travestis et des transexuels sont leur quotidien. Et au milieu de ce monde, la violence, l'amour et l'amitié. Un livre très dur mais qui nous livre la réalité de leur survie.

Djelisaweta. Au départ il y a Maria Aparecida, toute jeune fille d'une dizaine d'années qui vit avec ses parents et son petit frère. Mais voilà que sa maman décède et que les enfants se retrouvent à subir la violence de leur père. De plus, Maria Aparecida devient le défouloir sexuel de ce père devenu alcoolique. Les enfants sont envoyés en ville pour mendier mais un jour Maria Aparecida perd son petit frère. Elle décide de s'enfuir pour échapper à ce père incestueux. Lors de cette fuite, une fois arrivée en ville, elle rencontre Betinho, jeune homme homosexuel et prostitué, à peine plus âgé qu'elle, qui va la prendre sous son aile comme une vraie petite sœur. Cette histoire se passe à Salvador, ville de l'état de Bahia, au Brésil. Cependant, nous sommes loin des clichés qui voudraient que la misère soit plus facile au soleil. Ici nous naviguons dans la misère sociale et plus particulièrement la détresse de ces enfants livrés à eux mêmes. On ne nous épargne rien : prostitution, drogue, alcool, violence... On en oublie parfois que les protagonistes ne sont que des adolescents voire de tout jeunes enfants. Quand on croit que le pire est passé et que ça va s'arranger, on monte encore un cran dans l'horreur. Malgré tout ce livre parle d'amour. Oui ça parait difficile à croire mais toute cette souffrance laisse quand même place aux sentiments. Lesquels permettent de survivre dans cette boue qu'est leur vie, ou plutôt survie ! On ne sort pas indemne de ce récit et on s'attache à ces personnages forts et beaux. On est comme spectateur de cette vie dont personne ne voudrait, de ces violences faites à des enfants, c'est tellement moche qu'on a presque honte et on se sent extrêmement privilégié et surtout impuissant. On a presque oublié qu'avoir un toit, un lit et l'eau courante reste un luxe pour beaucoup. Ce livre marque et restera probablement ancré dans ma mémoire. Il est aussi là pour réveiller les consciences sur le sort des enfants dans le monde.  

Larepubliquedeslivres.  C’est sans doute l’un des livres les plus difficiles que j’ai eu à lire depuis que j’ai commencé à lire et pourtant j’en ai lu des livres ! Nous sommes plongés dans la vie de Maria Aparecida. C’est une jeune fille de 10 ans qui se retrouve dans les rues de Salvador de Bahia à la suite d’un évènement tragique. Là, elle y rencontre Betinho, un jeune garçon à peine plus âgé qu’elle qui va la prendre sous son aile. De là va naître une belle histoire d’amitié. Ce livre n’est pas une histoire vraie mais a été écrite par un ancien éducateur de rue au Brésil d’après sa propre expérience. Cela se ressent très bien au travers de ce livre. L’auteur nous fait vivre ce que c’est de vivre dans les bas-fonds de Salvador de Bahia. Entre viol, misère, drogue, vol et prostitution, l’auteur ne nous épargne rien quitte à parfois nous choquer. Je dois dire que j’ai été horrifié de lire tous ce qu’il arrivait à ces deux enfants. Car c’est ça le plus choquant, au début de ce livre, ce ne sont que des enfants. Malgré toute la violence qui s’égrène au fil des pages, j’ai pu voir un point positif au travers de toute cette histoire. Tout au long de celle-ci, j’ai été touché par l’espoir et l’envie de s’en sortir qu’il existe chez ces enfants. Malgré tout, ils ne perdent pas espoir d’avoir une vie meilleure et de s’en sortir. Leur amitié leur apporte beaucoup mais provoque pas mal de tension entre eux parce que c’est une amitié qu’ils veulent exclusive. L’histoire nous est racontée du point de vue de Bethino une fois devenu adulte mais c’est bien la vie de Maria qu’il nous rapporte. Cela permet d’avoir un petit recul par rapport à tout ce qui se passe même s’il nous épargne rien parce qu’il nous rapporte les paroles de Maria. Maria est une jeune femme pleine de vie tout au long de cette histoire. Sa beauté et sa générosité ont su me toucher. Comme Betinho, ce jeune homme protecteur et tendre envers Maria. J’ai vu plusieurs fois une porte de sortie à leur misère mais à chaque fois un grain de sable s’y mettait. Je ne pourrai pas vous dire si j’ai aimé ou non cette histoire. Je peux juste vous dire que je suis touchée par l’histoire de ces deux personnages. La violence exprimée dans ce roman est tellement présente qu’on pourrait les croire abattu mais pourtant non ils se battent. Une histoire qui fait prendre conscience un peu plus de la réalité des pays d’Amérique latine. Un livre à ne pas mettre entre toutes les mains. 

Mamanzabeille.  Ho mon dieu ! ... Je viens de terminer la dernière ligne de ce magnifique roman. Pour tout vous avouer ce n'est absolument pas le style de roman que j'ai l'habitude de lire ! J'ai choisi ce livre une fois n'est pas coutume par sa couverture et son titre. Le narrateur, Betinho, est un jeune homosexuel de 13 ans , dans ce livre il nous parle de sa vie, de sa rencontre avec sa petite reine, la petite Maria Aparecida qui a 11 ans. Ils sont tous deux des enfants de la rue et tout au long du livre on s'attache aux deux personnages. Betinho prends la petite sous son aile et ils s'attachent l'un à l'autre . Leur enfance n'a pas été tendre, on comprend pourquoi ils sont dans la rue et on vit avec eux tout ce que la vie ne leur épargne pas : viols, prostitution, drogue ... Ce roman est bouleversant, je suis encore sous le choc de cette lecture, moi qui d'habitude lis des choses un peu plus légères j'ai été transportée par la petite reine de bahia et je vous le conseille vivement !

Gwenleen. Il est dur de mettre des mots sur cette lecture. Très dur. Pourtant je savais où je mettais les pieds! En effet, pioché dans ma pal par ma binomette, elle m'avait prévenue, magnifique mais dur. Alors je vais tenter d'exprimer quelque chose de constructif, mais je dis bien tenter car ce bouquin m'a remuée au plus profond de moi-même. Le sujet est ce qu'il est, la quatrième de couverture parle d'elle-même. C'est sombre, glauque, et malheureusement le reflet de ce qui se passe un peu partout dans le monde même si nous tentons de fermer les yeux. Le sujet c'est celui de l'enfance brisée et de l'innocence volée. C'est la vie de mômes qui ont du grandir plus vite que prévu et affronter la violence adulte. Le sujet fait mal, très mal ... et mon coeur de maman en a pris un sacré coup ... il a eu mal, très mal. Et pourtant? Et pourtant ça se lit et s'apprécie. Le coeur au bord des lèvres et l'estomac tout tordu, j'ai pourtant pu apprécier ce roman où percent quand même des notes d'humanité. Comment c'est possible me direz-vous? Tout simplement parce que l'auteur a une plume magnifique qui veut avant tout mettre en avant le positif, l'espoir et la lumière même quand tout semble perdu. Parce que sa plume est naturelle, qu'elle raconte les faits simplement sans chercher à faire dans l'effet de style. Parce que tout simplement sa plume tente (et réussi) de rendre une forme d'humanité et de douceur dans un contexte où tout semble aller à l'inverse de ces deux mots. Une très belle lecture aussi déchirante soit-elle. Je ne serais pas allée de moi-même vers ce bouquin, mais je suis contente qu'il ait été posé sur ma route. 

Aujardinsuspendu. J'avais lu de bons avis sur ce livre mais je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre pour autant. Au final, cette lecture m'a retourné et bouleversé! Maria et Betinho sont deux enfants qui ont eu la malchance de naître dans la mauvaise famille. Très tôt livrés à eux-mêmes ils vont devenir des enfants des rues. Leur rencontre va marquer le début d'une amitié indéfectible et magnifique. Rien ne peut arrêter ces deux enfants pleins d'espoir qui rêvent d'un avenir meilleur...si ce n'est la dure réalité dans laquelle ils vivent. Pour survivre dans cet enfer ils vont se serrer les coudes, se donner la main et ne plus se lâcher. Entre prostitution, drogue et humiliations, ce roman aussi dur que sublime nous emmène au fin fond du Brésil où règne le chaos. Une histoire qui m'a prise aux tripes, j'en ai encore des frissons en écrivant cette chronique! L'auteur interpelle le lecteur dès le début du livre ce qui fait que j'ai été embarqué dans cette lecture de suite. Avec un style bien à lui, Alejandro Reyes se montre direct, sans oublier aucuns détails afin que l'horreur soit totale. J'ai bien senti que l'auteur nous parlait d'un sujet qu'il connait. Un monde horrible donc où on a un bon aperçu de la violence des hommes, de l'inceste, du viol, de la prostitution des enfants qui n'ont qu'un espoir: que l'on pose sur eux un regard différent. Mais, surtout pas du dégoût et de l'indifférence. Au milieu de cet noirceur, ces enfants des rues m'ont apparu comme étant les lumières qui éclairent cette ville. A la fois attachants, attendrissants, j'ai espère de tout cœur qu'ils s'en sortent. C'est un livre très paradoxal car au-delà de ces horreurs, Maria a une joie de vivre inébranlable. Par ailleurs, pendant cette lecture j'ai ressenti un grand sentiment d'injustice vis à vis de ces enfants oubliés. Un livre fort et puissant tout en sensibilité qui est à mon avis, le livre contemporain à lire en ce moment! Un livre à ne pas rater!  

Love-of-book. Un livre plus que poignant avec des personnages puissants et attachants, un style d'écriture inimitable : en gros un petit bijou ! A lire de toute urgence mais attention, on n'en ressort pas indemne ! 

Maghily. Plusieurs fois, j’ai failli refermer ce roman tellement les images qui me venaient étaient glaçantes, terrifiantes. Et cela d’autant plus que l’intrigue est basée sur une histoire vraie, inspirée par les enfants que l’auteur a eu l’occasion de rencontrer lorsqu’il était éducateur de rue, au Brésil. Sachant cela, difficile de mettre une distance dans cette lecture. Les situations vécues par ces enfants prennent une toute autre dimension. La violence est présente tout au long du roman, rendue plus crue encore par le côté désabusé du narrateur lorsqu’il en parle. Ce qui choque, au-delà de la monstruosité des actes qui sont souvent commis, c’est l’apparente désinvolture avec laquelle le narrateur la décrit. C’est « normal » que les enfants se fassent régulièrement violés par les adultes censés s’occuper d’eux, qu’on leur propose de se prostituer pour vivre, qu’on les batte lorsqu’ils ne font pas ce qui leur est demandé, … Difficile à intégrer pour l’Européenne bien lotie que je suis. Mais derrière cette dénonciation de la misère dans laquelle vivent ces enfants des rues, l’auteur nous propose également un roman dans lequel l’amour et l’espérance aident les personnages à supporter leur vie. Il nous offre également une leçon de tolérance envers les milieux stigmatisés qui sont décrits tout au long de ces pages : les prostituées, les sans-abris, les homosexuels ou encore les travestis. Tous souffrent de leur situation mais tentent coûte que coûte de préserver leur estime d’eux-mêmes car ce qui les tuent, ce n’est pas la violence mais l’humiliation et le manque de respect dont font preuve leurs clients ou leurs « patrons ». Le roman est écrit à la première personne du singulier, d’après le point de vue de Betinho, devenu adulte, qui revient sur les années vécues avec Maria Aparecida. Les mots qu’il utilise sont assez crus et son style direct, ce qui vient rajouter encore un peu plus de vulgarité à certaines situations. C’est pourquoi je pense que ce roman ne doit pas être proposé à de trop jeunes lecteurs bien que le style et l’intrigue ne soient pas trop compliqués. Et dans tout cela, un détail m’a interloquée, l’utilisation faite du mot « vagalam » au lieu de vague à l’âme. Est-ce un jeu de mot de l’auteur transformé en français par la traductrice ou est-ce une invention de cette dernière ?! Au début, j’ai cru à une simple « faute » mais le mot revient à de nombreuses reprises dans le roman, comme un leitmotiv. Je ne sais pas si je vous conseillerais ce roman. Je ne peux même pas dire s’il m’a plu. Je pense qu’il est utile, voire nécessaire pour éveiller une certaine prise de conscience chez les lecteurs mais sa lecture m’a tellement coûté que je ne peux pas dire que je l’ai aimé. Je remercie néanmoins les Editions Denoël pour cette découverte même si, contrairement à ce que pouvait laisser penser la couverture, elle n’a pas fait entrer le soleil et la gaieté dans mon salon !
 
MIGUEL33. Un livre difficile, sordide, inspiré d'une histoire vraie. L'auteur est journaliste et a aussi été travailleur social auprès des enfants au Brésil et aux États-Unis. Betinho raconte au lecteur la vie de Maria Aparecida, qu'il a surnommée la petite reine de Bahia. Le livre est bien écrit, l'auteur nous immerge dans son récit et en même temps, il y a une certaine distance avec ce qui est raconté. On sent que le narrateur est blasé, qu'il n'y a pas à être choqué de ce qu'il raconte, car cela fonctionne ainsi dans son monde. [...] Lire la suite sur:
 
NYENNA. L’histoire est racontée par Betinho, jeune adolescent des rues qui va prendre sous son elle Maria Aparecida qui fuit son chez elle suite à des circonstances tragiques. La bienveillance et l’amour que porte Betinho à Maria rend ce récit très fort, leur relation fusionnelle fait de Betinho un narrateur omniscient. Nous sommes plongés au cœur des rues de Bahia avec ces atrocités : drogue, prostitution, saleté, aux côtés de ces enfants, à peine encore adolescents qui essaient de vivre (survivre) chaque jour. Maria est un personnage très attachant, colérique, impulsif mais aussi lumineux et sensuel. Le récit est envoutant, on est comme entraîné par la main de Maria et on peine à imaginer que cette histoire est tirée de fait réel, en effet Alejandro Reyes est journaliste et a été travailleur social auprès des enfants des rues (nous précise la quatrième de couverture). L’écriture est forte, fluide, des faits terribles sont dépeints mais sans jamais tomber dans le trash et la gratuité. Loin des images colorées de la fête, on découvre une autre réalité sur le Brésil. Merci à babelio et aux éditions Denoël de m’avoir permis de découvrir ce « joli » texte !
 
SOLTAN. L'histoire se déroule au Brésil (en pleine Coupe du monde, ça tombe bien, sauf que pour une fois, ce n'est pas le côté rutilant, genre carnaval, plumes et samba mais bien l'aspect crade et pauvre du pays qui est mis en avant) dans la ville de Salvador. On suit le parcours de deux enfant des rues, Maria Aparecida et Betinho, depuis leur rencontre à respectivement onze et treize ans jusqu'à l'âge adulte. Betinho la prend immédiatement sous son aile et les deux enfants s'attachent définitivement l'un à l'autre (l'histoire est racontée de son point de vue), se soutenant mutuellement. On s'attend donc à une amélioration de leurs conditions de vie, on imagine qu'à un moment ou un autre, ils s'en sortiront. Car la vie dans la rue est franchement dure (l'auteur doit savoir de quoi il parle puisqu'il a été travailleur social auprès de ces gamins...) : vols, violence, la faim quotidienne, la drogue, les viols, la prostitution, la maladie, la mort. Autant dire que rien ne nous est épargné et qu'on assiste à la chute des personnages : Betinho, homosexuel, se fait opérer de la poitrine et se retrouve donc endetté, après s'être prostitué pour un proxénète qui l'exploitait. Pour s'en sortir, il le vole... Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'était une mauvaise idée. Quant à Maria Aparecida, délaissée par Betinho, elle tombe dans la drogue, l'alcool et la prostitution, au côté de Creuza, une jeune femme tout aussi paumée qu'elle. Pour tout dire, le fait qu'il arrive toujours plus de malheurs aux personnages de ce roman m'a légèrement agacé car on pourrait presque le mettre en rayon aux côtés des témoignages de femmes battues et de jeunes enfants torturés, violés, battus, sauf que vu leurs conditions de vie, il y a fort à parier que c'est plus réaliste que ce que l'on souhaiterait croire. Finalement, moi qui m'attendais à une sorte de conte de fées moderne (le titre y est pour quelque chose...), je me suis retrouvée avec un drame mettant en scène des personnages attachants au sein d'un Brésil extrêmement réaliste et âpre. P.S. : Il fait bon avoir une maison. P.P.S : Merci à Babelio et aux éditions Denoël de m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique.
 

24 mai 2017

Lire ou mourir : La petite reine de Bahia

J'avais très envie de lire de la littérature Sud Américaine et je dois dire qu'avec ce livre, j'ai été comblée. Je remercie les éditions Denoel pour m'avoir permis cette belle découverte. La petite Reine de Bahia est un livre dur, certes, mais il nous apprend beaucoup sur l'amour, l'entraide et la vie. Je l'ai lu très rapidement malgré certains passages difficiles et douloureux.

La petite reine de Bahia retrace l'histoire de Maria Aparecida, un nom assez long, pour une fille si jeune et fragile. Après la mort de sa mère, elle déménage à Bahia avec son père et son petit frère. Son père n'ayant jamais accepté la mort de sa femme et rendant sa fille responsable, devient alcoolique et violent. La jeune fille, après avoir perdu son petit frère dans les rues de Bahia, décide de s'enfuir et de ne plus revenir. C'est comme cela qu'elle fait la connaissance de Betinho, un jeune garçon homosexuel, qui l'a prend sous son aile et l'emmène dans son "paradis", un ancien cinéma désafecté où il vit avec sa bande de copains. Ce cinéma désafecté est en quelque sorte la propriété d'un capitaine de police, appelé "Capitaine Gay", qui leur permet de vivre ici en échange de relations sexuelles. Il exige que Maria Aparecida se prostitue si elle souhaite rester vivre avec eux, ce que Betinho refuse. Il s'enfuit tous les deux pour ne plus revenir. Malgré la dureté de la vie, ils vont parfois être amené à se séparer mais se retrouveront toujours à un moment donné. C'est leur histoire que Alejandro Reyes nous raconte.

Le narrateur de l'histoire est Betinho. Je ne m'y attendais pas. Rien ne le laissait présumé sur la quatrième de couverture, mais j'ai trouvé que c'était une bonne surprise. Ce jeune garçon est complétement paumé. On sent qu'il se cherche et que la vie ne lui fait pas de cadeaux. J'ai trouvé cela vraiment intéressant d'avoir son point de vue et de découvrir ce qu'il pense de Maria Aparecida. Son jugement évolue mais il reste toujours positif à son égard même lorsqu'elle dépasse les bornes. Grâce à cette narration originale, l'histoire se lit relativement vite. On a hâte de savoir ce qui va se passer et si ils vont enfin avoir le droit au bonheur.

J'ai également beaucoup apprécié avoir un regard aussi réaliste de la vie à Bahia. La pauvreté, la drogue, la prostitution et la violence font partie du quotidien des habitants de Bahia. Certains passages sont assez durs et difficiles à lire, par exemple, le passage de la maison close ou autre. Les jeunes adolescents sont pris pour de la marchandise. Je me suis souvent fait la réflexion qu'un bon nombre d'entre eux n'était pas considéré comme des humains et je trouve cela vraiment affreux. Ils sont livrés à eux mêmes. Maria Aparecida en est l'exemple même. La mort de sa mère a déchiré sa famille : son père est devenu un homme atroce, la pauvreté a été difficile à supporter. Lorsque son petit frère s'est perdu, elle n'a plus eu de famille à qui se raccrocher. Un seul mot d'ordre : survivre.
La petite reine de Bahia est un livre émouvant, parfois difficile, mais reste néanmoins un livre où la réalité est dévoilée entièrement. Je vous recommande vivement ce livre qui permet de se rendre compte de la misère dans laquelle les habitants de Bahia vivent.

La petite reine de Bahia,
de Alejandro Reyes,
éditions Denoel,

Sybille

6 janv. 2016

La république des livres: La petite reine de Bahia

La république des livres

C’est sans doute l’un des livres les plus difficiles que j’ai eu à lire depuis que j’ai commencé à lire et pourtant j’en ai lu des livres !

Nous sommes plongés dans la vie de Maria Aparecida. C’est une jeune fille de 10 ans qui se retrouve dans les rues de Salvador de Bahia à la suite d’un évènement tragique. Là, elle y rencontre Betinho, un jeune garçon à peine plus âgé qu’elle qui va la prendre sous son aile. De là va naître une belle histoire d’amitié.

Ce livre n’est pas une histoire vraie mais a été écrite par un ancien éducateur de rue au Brésil d’après sa propre expérience. Cela se ressent très bien au travers de ce livre. L’auteur nous fait vivre ce que c’est de vivre dans les bas-fonds de Salvador de Bahia. Entre viol, misère, drogue, vol et prostitution, l’auteur ne nous épargne rien quitte à parfois nous choquer. Je dois dire que j’ai été horrifié de lire tous ce qu’il arrivait à ces deux enfants. Car c’est ça le plus choquant, au début de ce livre, ce ne sont que des enfants.

Malgré toute la violence qui s’égrène au fil des pages, j’ai pu voir un point positif au travers de toute cette histoire. Tout au long de celle-ci, j’ai été touché par l’espoir et l’envie de s’en sortir qu’il existe chez ces enfants. Malgré tout, ils ne perdent pas espoir d’avoir une vie meilleure et de s’en sortir. Leur amitié leur apporte beaucoup mais provoque pas mal de tension entre eux parce que c’est une amitié qu’ils veulent exclusive.

L’histoire nous est racontée du point de vue de Bethino une fois devenu adulte mais c’est bien la vie de Maria qu’il nous rapporte. Cela permet d’avoir un petit recul par rapport à tout ce qui se passe même s’il nous épargne rien parce qu’il nous rapporte les paroles de Maria.

Maria est une jeune femme pleine de vie tout au long de cette histoire. Sa beauté et sa générosité ont su me toucher. Comme Betinho, ce jeune homme protecteur et tendre envers Maria. J’ai vu plusieurs fois une porte de sortie à leur misère mais à chaque fois un grain de sable s’y mettait.

Je ne pourrai pas vous dire si j’ai aimé ou non cette histoire. Je peux juste vous dire que je suis touchée par l’histoire de ces deux personnages. La violence exprimée dans ce roman est tellement présente qu’on pourrait les croire abattu mais pourtant non ils se battent.

Une histoire qui fait prendre conscience un peu plus de la réalité des pays d’Amérique latine. Un livre à ne pas mettre entre toutes les mains.

22 sept. 2014

Notes Vagabondes: L'art de transformer la réalité en conte de fées

 
21 septembre 2014 par Julie Curien

La petite reine de Bahia, ou l’art de transformer la réalité en conte de fées, un roman terriblement dur et profondément tendre. L’auteur, Alejandro Reyes, né à Mexico, exerce le métier de journaliste et écrivain ; il a vécu au Brésil, où il a aussi été travailleur social auprès des enfants des rues. Ici, il nous raconte l’histoire de jeunes vagabonds dans la ville de Bahia, en se fondant sur le moment d’une rencontre, celle du narrateur, Betinho, avec une nouvelle, Maria Aparecida, belle comme un cœur, toute apeurée, qu’il prend sous sa protection. 

Ils vivent de débrouilles, de menus larcins, sans jurer allégeance à une quelconque bande. Ce sont des bambins meurtris par une histoire familiale propre, mais malheureusement si similaire d’un cas à l’autre qu’elle en devient commune. Ce sont des gamins au grand cœur, dont la ressource première demeure l’énergie, la colère et l’envie de vivre. Ce sont des marmots marginaux, Betinho l’homo exploité qui se fera travesti(e) brillant sur les planches, et Maria Aparecida, avec ses croyances, bientôt ses activités de prostituée, ses crises encore… et leurs rêves d’adolescents. Des mômes abusés mais jamais longtemps désabusés, héros d’un récit qui se clôt telle la fin, moderne, d’un conte de fées : l’ouverture vers l’avenir, optimiste, sans doute un brin fantasmé, de ces deux êtres soudés.

Une lecture que je vous recommande vivement : à découvrir en français chez Denoël, traduit de l’espagnol par Alexandra Carrasco en 2014 [titre original : La Reina del Cine Roma, paru en 2013].

16 août 2014

Love of Book - La petite reine de Bahia


Mon avis : 
Second livre que je reçois de la part des éditions Denoel et contrairement au premier, cette lecture fut une très belle découverte ! 

Je vous avoue tout de suite pourquoi j'ai voulu le lire outre la belle couverture et le résumé alléchant, l'histoire se passe au Brésil or quand j'ai reçu la sélection de livres nous étions en pleine coupe du monde et j'ai tout de suite été tentée de découvrir le Brésil à travers les mots. Le Brésil qui nous est présenté dans La petite reine de Bahia est un Brésil assez misérable où tous les coups sont permis pour tirer son épingle du jeu ou tout simplement survivre. Peu reluisant ? Oui ! Mais, à coté de tout cela, j'ai été charmée par les descriptions des lieux, des coutumes et j'ai encore plus envie de pauser les pieds dans ce pays malgré ses cotés noirs (mais chaque pays en a !). 
Revenons à l'histoire ; dès le début j'ai été embarquée tête la première dans les aventures de Maria et de Betinho. Il faut dire que l'auteur nous plonge directement dans le bain en nous mettant dans la tête de Betinho qui agit comme s'il nous racontait l'histoire. On ne peut que se sentir directement concerner grâce à ce procédé d'écriture et ça n'a pas raté ! On entre dans un monde de prostitution qu'elle soit adulte ou infantile, un monde de violence inimaginable et tout cela nous prend à la gorge, on est dérangé et en même temps on veut aller plus loin dans notre lecture, on veut suivre nos deux protégés. Alejandro Reyes réussi le tour de force de nous faire comprendre que le monde est atroce pour certains enfants (chose qu'on essaye souvent de se cacher) et on se prend une véritable claque en pleine figure devant ces deux enfants à l'amitié sans faille, une vraie leçon d'humilité ! 

Les personnages sont un des gros points forts du livre : ils sont puissants, on s'attachent à eux à une vitesse folle et on ne leur veut que du bonheur. J'ai ri, pleuré, tremblé avec eux, j'étais totalement en symbiose et qu'est ce que c'est magique quand une lecture se passe comme ça ! Betinho est un jeune homosexuel qui a fuit un beau-père violent du coup c'est un jeune homme fort qui a des relations dans la ville. Il a un sens de l'amitié tellement poussé que j'en avais parfois des frissons ! Il fait tant de sacrifice pour Maria qu'à un certain moment je me retenais de pleurer purement et simplement ! Maria est une jeune femme qui elle aussi a fuit un père violent après la mort de sa mère. Cependant elle garde une certaine naïveté et une certaine douceur qui l'emmèneront vers de mauvaises choses parfois... Tous deux ont vécu des choses que des enfants ne devraient jamais connaitre ! On les voit grandir petit à petit tout au long du livre dans des conditions peu reluisantes et à chaque mésaventures j'avais mal au coeur en me disant que de "vrais" enfants vient quelque peu la vie de Maria et de Betinho ... 
Les personnages secondaires sont eux aussi très intéressants, ils entourent en bien et en mal notre duo et j'avoue en avoir beaucoup haï... Ils sont très nombreux et pourtant l'auteur leur donne des caractéristiques telles que l'on ne se perd pas durant notre lecture ce qui est une chose capitale ! J'ai été frappée de voir comment les personnages adultes se servent des enfants ! Mon coeur de bisounours a saigné plus d'une fois ... 

L'écriture d'Alejandro Reyes est une écriture bourrin mais pas dans le mauvais sens du terme. Il ne s'embarasse pas de fioritures diverses et variées, il va droit au but. Comme je l'ai dis plus haut, c'est Betihno qui raconte l'histoire du coup l'auteur adopte un langage assez ordurier pour convenir à un langage d'enfant des rues qui se fichent de se faire disputer s'il dit un gros mot. Cette manière d'écrire donne une grande dimension réaliste au récit et je pense que c'est en grande partie grâce à cela que j'ai été engloutie par l'histoire purement et simplement ! 

En bref, une superbe découverte que je conseille à tous et pour moi, un auteur à suivre ! Merci aux éditions Denoel !

6 août 2014

Au jardin suspendu: La petite reine de Bahia

Mon avis: J'avais lu de bons avis sur ce livre mais je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre pour autant. Au final, cette lecture m'a retourné et bouleversé!
Maria et Betinho sont deux enfants qui ont eu la malchance de naître dans la mauvaise famille. Très tôt livrés à eux-mêmes ils vont devenir des enfants des rues. Leur rencontre va marquer le début d'une amitié indéfectible et magnifique. Rien ne peut arrêter ces deux enfants pleins d'espoir qui rêvent d'un avenir meilleur...si ce n'est la dure réalité dans laquelle ils vivent.

Pour survivre dans cet enfer ils vont se serrer les coudes, se donner la main et ne plus se lâcher. 
Entre prostitution, drogue et humiliations, ce roman aussi dur que sublime nous emmène au fin fond du Brésil où règne le chaos.
Une histoire qui m'a prise aux tripes, j'en ai encore des frissons en écrivant cette chronique! 
L'auteur interpelle le lecteur dès le début du livre ce qui fait que j'ai été embarqué dans cette lecture de suite. Avec un style bien à lui, Alejandro Reyes se montre direct, sans oublier aucuns détails afin que l'horreur soit totale. J'ai bien senti que l'auteur nous parlait d'un sujet qu'il connait.
Un monde horrible donc où on a un bon aperçu de la violence des hommes, de l'inceste, du viol, de la prostitution des enfants qui n'ont qu'un espoir: que l'on pose sur eux un regard différent. Mais, surtout pas du dégoût et de l'indifférence. 
 
Au milieu de cet noirceur, ces enfants des rues m'ont apparu comme étant les lumières qui éclairent cette ville. A la fois attachants, attendrissants, j'ai espère de tout cœur qu'ils s'en sortent.
C'est un livre très paradoxal car au-delà de ces horreurs, Maria a une joie de vivre inébranlable. 
Par ailleurs, pendant cette lecture j'ai ressenti un grand sentiment d'injustice vis à vis de ces enfants oubliés.

Un livre fort et puissant tout en sensibilité qui est à mon avis, le livre contemporain à lire en ce moment! Un livre à ne pas rater! 

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